Objectifs.- De nombreux paramètres clinico-biologiques (score PCA3, marqueurs génétiques, testostéronémie) ont été associé à la gravité histologique du cancer de la prostate. Notre objectif était d’étudier l’influence de ces facteurs sur le score de Gleason biopsique et leur indépendance au sein d’une cohorte prospective de patients en phase diagnostique.

Méthodes.- Entre septembre 2009 et avril 2011, une étude prospective a été menée dans un centre chez tous les patients adressés pour biopsie de prostate. Les critères d’exclusion étaient un toucher rectal évoquant une extension (T3 clinique), un PSA>50ng/mL, la présence de plus de deux antécédents familiaux de cancer prostatique, et les patients aux antécédents personnels de cancer de prostate. Pour chaque patient, ont été réalisés un examen clinique,un dosage de PSA libre, un dosage de PSA total, une testostéronémie biodisponible, un test PCA3, un génotypage pour les variants à risque du chromosome 8q24 et une mesure du volume prostatique par échographie. L’influence de l’âge, du génotype, de la densité de PSA, de la testostérone biodisponible et du score PCA3 sur le résultat de biopsies (cancer ou absence de cancer) et sur le score de Gleason (Gleason<7 ou Gleason>6) en cas de biopsie positive ont été étudiés en analyse multivariée.

Résultats.- 565 patients ont été enrollés dans cette étude. Après exclusion des patients en raison de la présence de critères d’exclusion ou de données manquantes, 390 patients ont pu être analysés. 127 patients avaient une biopsie positive. En analyse multivariée, le score PCA3 et la densité du PSA (p<0.001) et le score PCA3 (p=0.013) étaient significativement associés à une biopsie positive. L’étude multivariée chez les 127 patients atteints de cancer a montré que seuls l’âge (p=0.04) et la densité du PSA (p=0.03) étaient associés à un cancer de score de Gleason >6. Le score PCA3 était proche de la significativité (p=0.07). Les paramètres génétiques n’étaient pas associés au score de Gleason.

Conclusion.- Les marqueurs biologiques permettant de prédire le score de Gleason biopsique sont nombreux, mais leur indépendance reste inconnue. La découverte de chaque nouveau marqueur doit donc s’accompagner d’un évaluation dans le contexte de scores composites qui permet de relativiser leur intérêt.