Objectifs.- Le rôle de la néphrectomie (Nx) est devenu controverséchez les patients porteursd’un cancer du rein métastatique (CCRm) depuis l’émergence de thérapies ciblées efficaces. Nous avons voulu étudier l’impact de la Nx sur la survie globale (SG) des patients porteurs d’un CCRm traités par antiangiogéniques selon leur groupe MSKCC et leur ECOG.

Méthodes.- Nous avons réalisé une étude rétrospective basée sur 351 patients provenant de 18 centres tertiaires, porteurs d’un CCR d’emblée métastatique et traités par anti-angiogéniques.  La SG a été étudiée par méthode de Kaplan-Meier selon la réalisation ou non d’une néphrectomie. La cohorte a ensuite été stratifiée selon l’ECOG et le groupe pronostique MSKCC des patients.

Résultats.- La SG médiane dans l’ensemble de la cohorte était de 37.1 mois à partir du diagnostic. La SG médiane passe de 16.4 mois chez les patients non néphrectomisés à 38.1 mois chez les patients néphrectomisés (p<0.001). Cependant le bénéfice de SG associé à la Nx n’a été observé que chez les patients avec un ECOG à 0 ou 1 (16.7 vs. 43.3 mois (p=0.03)) et pas chez les patients avec un ECOG à 2 ou 3 (8.0 vs. 12.6 mois (p=0.8)). De même, la SG médiane selon la réalisation ou non d’une Nx était de 16.8 vs. 42.4 mois (p=0.02) chez les patients de groupe MSKCC pronostique bon ou intermédiaire contre 5.2 vs. 5.2 mois (p=0.9) chez les patients de groupe  MSKCC de mauvais pronostic.

Conclusion.- La néphrectomie améliore  de manière statistiquement significative la SG chez les patients porteurs d’un CCRm traités par anti-angiogéniques, mais cet effet est limité aux patients de groupe  pronostique MSKCC bon ou intermédiaire, et pour les patients avec un ECOG de 0 ou 1.