Objectifs.- La distinction entre cancer de prostate (CP) indolent et cancer significatif reste un des challenges. Le Toucher rectal (TR), les PSA, le score de Gleason sur les biopsies et l’IRM sont insuffisants pour les différencier de façon certaine et il est donc nécessaire de rechercher des nouveaux biomarqueurs. L’objectif de cette étude a été d’évaluer le dosage du gène de fusion T2 :ERG chez les patients atteints de cancer de la prostate comme marqueur d’agressivité.

Méthodes.- Dans cette étude prospective nous avons collecté des urines après un TR chez 46 patients la veille de la prostatectomie totale. L’ARNm de T2 :ERG a été quantifié et normalisé par rapport à l’ARNm du PSA avec un ratio : ARNm T2 :ERG/ARNm PSA X 100000 pour obtenir un score de T2 :ERG. Nous avons ensuite réalisé une régression logistique pour le haut grade (?7) et une régression linéaire pour le volume tumoral.

Résultats.- L’âge moyen était de 62,48ans±6,65. Le PSA total moyen était de 5,83ng/ml±1,82. La moyenne du volume tumoral était de 3,28cm³±3,85. Le score moyen de T2 :ERG était de 123±255,32. L’analyse univariée de la régression logistique a montré une corrélation entre le score T2 :ERG et le haut grade de Gleason sur pièce opératoire (?7) OR=1,028 (IC : 1,003-1,054) (p=0,027). L’analyse multivariée a montré que seul le score T2 :ERG est un facteur prédictif indépendant du haut grade de Gleason (?7) OR=1,064 (IC : 1,005-1,127) (p=0,034). La regression linéaire univariée n’a pas montré de corrélation avec le volume tumoral avec un R=0,001 (p=0,9).

Conclusion.- Notre étude montre une bonne corrélation entre le score urinaire de T2 :ERG et le haut grade de Gleason sur la pièce opératoire. Ceci, sous réserve de confirmation de ces résultats par une cohorte plus conséquente, pourrait aider à mieux sélectionner les patients à risuqe de cancer agressif.