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Les carcinomes à cellules rénales survenant sur les reins natifs des patients dialysés ou transplantés sont-ils des entités différentes ?

Objectifs.- Comparer la clinique, les caractéristiques pathologiques et le devenir des carcinomes à cellules rénales (CCR) survenant sur les reins natifs de patients insuffisants rénaux chroniques (IRC) avec ou sans transplantation.

Méthodes.- 24 services universitaire d’urologie et de transplantation rénale français ont participé a cette étude rétrospective nationale comparant les CCR survenant dans un contexte d’IRC en fonction du traitement de suppléance au moment du diagnostique. Les informations concernant l’age, le sexe, les symptômes au diagnostic, la durée de l’IRC, le mode et la durée du traitement de suppléance, le stade et le grade tumoral, le sous-type histologique et le devenir ont été enregistré dans une base de donnée unique. Les variables qualitatives et quantitatives ont été comparés en utilisant les tests de khi deux et de Student. La survie a été estimée par les méthodes de Kaplan Meier et Cox.

Résultats.- 303 cas de CCR diagnostiqués entre 1985et 2009 ont été identifié in 206 hommes (76,3%) et 64 femmes (23,7%).  Les patients transplantés et non transplantés représentaient respectivement 213 (70,3%) et 90 (29,7%) cas. Chez les patients transplanté, les CCR ont été diagnostiqué à un age plus précoce (53±11 vs 61±14 ans, p<0,0001), la taille tumorale moyenne a été inférieure (3,4±2,3 vs 4,2±3,1 cm, p=0,02), les stades pT1a (75% vs 60%, p=0,009) et les sous-types papillaires (44% vs 22%, p=0,0003) ont été plus fréquents comparativement à la population dialysée. Les métastases ganglionnaires (1% vs 6%, p=0,03) et à distance (0% vs 5%, p=0,0004) ont été significativement plus fréquentes chez les patients non transplantés. En revanche, le grade de Fürhman, les symptômes, les tumeurs multifocale ou bilatérale, la présence d’une dysplasie rénale multikystique acquise (DRMA) n’ont pas été significativement différents entre les deux groupes. Le taux de survie à 5 ans a été de 97% et 77% respectivement pour les patients transplantés et non transplantés (p=0,0001). En analyse univariée, la présence de symptômes (p=0,008), le score ECOG>1 (p=0.04), la taille tumorale, le stade TNM avancé (p=0,0001), le haut grade de Fürhman (p=0,005) et l’absence de transplantation (p=0,001) ont tous été des facteurs pronostic péjoratifs. En analyse multivariée, seul le stade T demeurait un facteur prédictif indépendant pour le décès lié au cancer (p=0,0001).

Conclusion.- Les CCR survenant chez les patients IRC transplantés semblent présenter des caractéristiques cliniques et pathologiques et un pronostic plus favorable que les CCR diagnostiqués chez les patients IRC non transplantés. Des recherches complémentaires sont nécessaire pour déterminer si cela est du à des voies moléculaires de carcinogenèse particulières ou a un biais en relation avec le mode de diagnostic.

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